Dans l'allégorie classique, la déesse
Fortune porte un bandeau sur les yeux. Allégorie non dénuée de
fondement, si elle prétend que l'enrichissement doit souvent
beaucoup à la chance – alors synonyme de « bonne fortune »
- , mais affirmation beaucoup plus discutable si elle propose de s'en
remettre au hasard pour gérer ses actifs. La gestion de patrimoine
projette ainsi de substituer à des critères aléatoires
d'accumulation de la richesse une gestion rationnelle des ressources
et des emplois de son titulaire. Mais cette optimisation patrimoniale
doit au préalable s'interroger sur les objectifs poursuivis par son
détenteur. Propre à chacun et par conséquent évolutive, la
réponse ne va en effet pas de soi ; elle est d'autant moins
évidente qu'elle touche au profil de vie souhaité par l'intéressé,
lorsque celui-ci est un individu. La gestion de patrimoine pourrait
ainsi se définir, dans une optique microéconomique, comme la
tentative de maximisation sous contrainte des objectifs patrimoniaux
de la personne.
Objectifs et contraintes
Malgré leur pluralité, les
motivations patrimoniales peuvent être ordonnées autour de quatre
objectifs génériques :
- l’acquisition future de biens ou services, dont le coût excède la capacité de financement d'une période ; l'épargne est alors entendue comme une consommation différée ;
- la constitution d'un avoir de réserve pour faire face aux aléas de la vie (épargne de précaution) ;
- la transmission du patrimoine : son titulaire actuel se préoccupe de la dévolution de ses avoirs, l'utilisation de ceux-ci étant généralement laissée au libre choix de son futur détenteur ;
- le plaisir d'accumuler, conduisant à constituer une épargne sans affectation précise, mais pour elle-même, au regard de ses potentialités.
En raisonnant dans un cadre rationnel
et limité à la courte période, la théorie microéconomique a
focalisé son attention sur les deux premiers objectifs, abandonnant
au droit l'organisation de la succession et à la psychologie – ou
peut-être à la littérature – l'amour de la richesse, réduisant
ainsi à tort l'importance de cette dernière dans les aspirations
patrimoniales. Si, en effet, un certain nombre de données objectives
conditionnent les choix individuels (situation familiale, niveau du
patrimoine acquis, appartenance socioprofessionnelle, âge, situation
géographique...), la gestion de patrimoine accorde ainsi une
importance prioritaire au système de valeurs de la personne ou, pour
mieux dire, à son profil psycho-patrimonial (mode de vie, projets,
volonté d'inférer sur la gestion de ses avoirs, goût du risque ou
désir sécuritaire, souci dynastique) ; elle n'a pas vocation à
juger ses objectifs, mais éventuellement à les préciser et à les hiérarchiser en éclairant l'intéressé sur la faisabilité de ses projets, au regard de ses potentialités. C'est ici que le patrimoine humain revêt toute son importance.
Pour un réel bilan patrimonial complet je pense qu'il faut mieux directement d'adresser à de véritables conseillers en gestion de patrimoine
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